Le terme maladie pulmonaire chronique désigne un groupe d’affections de longue durée qui touchent les poumons. Au moins un Canadien sur quatre en est atteint. Les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC, qu’on appelle également emphysème ou bronchite chronique), l’asthme, la bronchiectasie, la fibrose kystique, l’hypertension pulmonaire, la pneumopathie interstitielle, le mésothéliome et le cancer du poumon sont les plus courants. Ces maladies se caractérisent par des symptômes comme l’essoufflement et la toux. La physiothérapie joue un rôle important dans la prise en charge par la réadaptation pulmonaire (entraînement physique, éducation et soutien), l’éducation sur l’activité physique, la clairance pulmonaire et les exercices respiratoires.
Les causes des maladies pulmonaires sont multiples, y compris le tabagisme, la pollution de l’air, l’exposition aux produits chimiques et aux poussières en milieu de travail et les facteurs génétiques. Chaque type de maladie pulmonaire se rattache à une pathologie particulière, mais bon nombre des symptômes (tels que l’essoufflement) sont semblables. Puisque les maladies pulmonaires chroniques ne guérissent généralement pas, il faut chercher à maximiser la santé et la qualité de vie. Les personnes atteintes d’une maladie pulmonaire chronique ont plusieurs outils à leur disposition pour demeurer en santé et limiter leurs symptômes. Les physiothérapeutes peuvent jouer un rôle important pour les aider à maximiser leur qualité de vie.
Les poumons fournissent l’oxygène à chacun des organes du corps. C’est le processus de la respiration, qui consiste à capter l’oxygène contenu dans l’atmosphère pour le transmettre au sang et expulser le dioxyde de carbone de l’organisme. Si vous avez une bonne santé pulmonaire, vous avez une respiration aisée et efficace qui vous permet de bien fonctionner. Une maladie pulmonaire peut rendre le processus respiratoire difficile ou inefficace. Divers troubles peuvent survenir, en fonction du type de maladie pulmonaire : difficulté à absorber l’air dans les poumons ou à l’en expulser, difficulté à faire pénétrer et circuler l’oxygène dans l’organisme, accumulation de mucus ou de liquide dans les poumons ou gêne causée par la croissance d’une tumeur dans les poumons ou près de ceux-ci. En raison de ces problèmes, il peut être plus difficile de bouger, de faire de l’exercice, de travailler et de vaquer à ses activités quotidiennes.
Le tabagisme est la principale cause de maladies pulmonaires. Le risque est beaucoup plus faible chez les personnes qui n’ont jamais fumé ou qui arrêtent de fumer. L’abandon du tabagisme est la principale mesure pour améliorer votre santé pulmonaire.
L’essoufflement, la respiration sifflante, la toux chronique, l’expulsion de mucus ou de sang, les douleurs pulmonaires, les serrements de poitrine, la fatigue persistante et la perte de poids sont les principaux symptômes des maladies pulmonaires. Les personnes enrhumées ou grippées peuvent aussi présenter les mêmes symptômes. Cependant, en cas de maladie pulmonaire chronique, ces symptômes ne disparaissent pas. Si ces symptômes perdurent plus de une à deux semaines, vous devriez consulter votre médecin de famille, qui pourra vous faire subir des tests diagnostiques, comme des épreuves respiratoires (pour mesurer la quantité d’air que vous pouvez absorber et expulser), des prélèvements sanguins, des examens des poumons (radiographie ou scintigraphie pulmonaire) et les tests de forme physique. Vous serez peut-être aussi orienté vers un spécialiste des poumons (un pneumologue) pour obtenir un diagnostic et une prise en charge continue.
La physiothérapie est un volet important du traitement des maladies pulmonaires. Elle comprend divers traitements, qui dépendent des principaux symptômes. Dans l’ensemble, l’exercice en est l’aspect le plus important. Il est capital que les personnes atteintes d’une maladie pulmonaire évitent la sédentarité et maintiennent un mode de vie actif pour demeurer fortes, en forme et en santé et éviter l’hospitalisation.
Selon votre maladie pulmonaire et vos principaux problèmes, plusieurs autres traitements de physiothérapie peuvent s’ajouter. Pour commencer, le physiothérapeute pourra effectuer une évaluation approfondie après votre diagnostic.
La physiothérapie peut prendre la forme d’exercices respiratoires, de techniques de clairance respiratoire et d’inhalothérapie pour dégager le mucus des voies respiratoires. C’est particulièrement vrai pour les personnes atteintes de bronchiectasie ou de fibrose kystique, qui accumulent des volumes élevés de mucus au cours de la journée et qui doivent recourir aux techniques de clairance pulmonaire tout au long de leur vie. Un physiothérapeute peut vous aider à déterminer la technique qui vous convient le mieux et à l’intégrer à votre quotidien pour maintenir vos poumons sains et dégagés.
Si vous avez de la difficulté à dormir ou à respirer pendant la nuit, un physiothérapeute et votre pneumologue pourraient vous prescrire un appareil respiratoire comme un appareil à pression positive continue (PPC), un appareil à pression positive non invasive (NIV) ou un appareil à pression positive à bi-niveau pour vous aider à respirer.
La physiothérapie peut également inclure l’évaluation et la prise en charge d’autres problèmes qui peuvent découler de la maladie pulmonaire ou s’y associer. Soulignons les problèmes musculosquelettiques comme les douleurs vertébrales ou articulaires, une restriction des mouvements de la paroi thoracique, des côtes et de l’amplitude des bras, une mauvaise posture, l’ostéoporose et l’incontinence urinaire (courante en raison de la toux chronique).
Chez les personnes atteintes d’une MPOC, des données de niveau I (de la plus haute qualité) démontrent que la réadaptation pulmonaire réduit l’essoufflement, la fatigue, l’anxiété et la dépression, qu’elle améliore la forme physique, la fonction affective et la qualité de vie et qu’elle accroît le sentiment de contrôle du patient sur sa maladie. Selon des données de niveau II, la réadaptation pulmonaire réduit les visites à l’hôpital et représente un traitement rentable. Les recherches sur la réadaptation pulmonaire chez les patients atteints d’autres types de maladies pulmonaires ont donné des résultats semblables.
Il est recommandé aux personnes atteintes d’une maladie pulmonaire de faire 30 minutes d’exercice aérobique au moins cinq jours par semaine, telles qu’une marche rapide, du jogging, du vélo stationnaire ou de la nage. Il leur est également recommandé de faire des exercices de renforcement musculaire de deux à trois fois par semaine pour maintenir leur force musculaire. Chez les personnes qui font des chutes ou ont peu d’équilibre, les exercices d’équilibre sont également recommandés. Si vous ne savez pas quel type d’exercice vous convient, un physiothérapeute peut vous aider.
L’exercice le plus efficace est généralement d’intensité « modérée ». Ainsi, pendant l’exercice, votre fréquence cardiaque augmente légèrement et vous devenez un peu essoufflé, mais pas assez pour ne plus pouvoir parler à la personne qui vous accompagne. Sur une échelle de 0 (nulle) à 10 (très, très forte), votre respiration doit se situer entre 3 (modérée) et 4 (plutôt forte) pendant des exercices aérobiques comme la marche ou le vélo.
Non, l’exercice n’aggravera pas votre maladie. L’exercice est une activité sécuritaire. Pendant l’exercice, les poumons travaillent davantage pour transmettre plus d’oxygène aux muscles en fonction. Il est donc normal de se sentir essoufflé. C’est bon signe, et votre respiration redeviendra normale dès que vous arrêterez. Pour votre sécurité, il est toutefois préférable de consulter un physiothérapeute ou un médecin de famille avant de faire de l’exercice pour la première fois.
À la maison, le meilleur exercice est la marche quotidienne et le respect d’un mode de vie sain. Tentez de faire au moins 30 minutes d’exercice la plupart des jours de la semaine. La marche rapide est un moyen sécuritaire et facile pour y parvenir. Commencez lentement, sur de courtes distances, puis passez lentement à 30 minutes à une intensité de trois sur dix (modéré) sur l’échelle d’essoufflement. En plus de la marche quotidienne, tentez d’être le plus actif possible et évitez d’être trop sédentaire pendant la journée, en restant assis trop longtemps pour regarder la télévision, par exemple. Certaines personnes portent des dispositifs de suivi de mise en forme comme le Fitbit, le podomètre ou le téléphone intelligent pour suivre le nombre de pas qu’ils franchissent par jour. C’est un excellent moyen de calculer votre taux d’activité et de vous assurer de maintenir un mode de vie actif. Vous devriez viser 10 000 pas par jour.
La plupart des programmes de réadaptation pulmonaire durent de six à huit semaines, mais votre santé pourrait commencer à s’améliorer auparavant. Il est important de continuer à faire vos exercices une fois le programme terminé, car les recherches démontrent qu’autrement, les bienfaits ne durent pas. Une mesure efficace pour maximiser votre santé consiste à changer votre mode de vie pour être actif à long terme.